Portrait de l'auteur... Interview réalisée par David Camus, à l'époque
co-directeur de la collection Pocket Terreur, pour la revue "Rendez-Vous Ailleurs" (entretien datant de l'été 2000)
Pierre-Olivier est né en 1966...
...Depuis 1989, il a travaillé pour Pocket, Fleuve Noir et notamment Pocket Terreur, défunte et
mythique collection dont il fut l'illustrateur attitré pendant dix ans,
avec toute l'amitié et la complicité de son regretté fondateur Patrice Duvic.
Comment es-tu venu à l'illustration ?
P.-O.T. : En fait, j'ai toujours voulu être illustrateur. J'ai fait l'ENSAD, à Paris (les "Arts déco"), puis, en sortant, comme je
n'avais - à mon avis - pas le niveau, j'ai beaucoup travaillé seul dans mon coin pendant deux ou trois ans. J'ai pas mal dessiné
en m'inspirant de ce que j'aimais, la S.-F., le fantastique... Puis j'ai pris le Bottin et ai appelé toutes les maisons d'édition. Et
c'est comme ça que je suis tombé sur Pocket. C'était mon premier rendez-vous, et ça a tout de suite marché !
Tu as beau faire beaucoup de choses différentes, tu es surtout connu pour ton travail
chez Pocket Terreur...
P.-O.T. : Oui, c'est vrai. Il y a d'ailleurs une histoire marrante à ce sujet je suis entré dans le bureau de la directrice de
fabrication qui m'a tout de suite dit « Alors comme ça, vous faites de la terreur ? »
Je ne lui avais rien montré. Je me
demande encore comment elle a fait pour deviner que j'allais aimer ça à ce point là...
Je ne connaissais même pas la collection Pocket Terreur.
Comment travailles-tu ?
P.-O.T. : D'abord, je lis le livre. C'est la seule manière de procéder, la seule qui soit vraiment efficace. A partir de là, quelquefois, j'ai
une image qui s'impose dans mon esprit...
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...Par exemple, Intensité (de Dean Koontz) est une histoire à base d'enfermement, de prison,
de femme enchaînée à sa chaise, et j'ai tout de suite pensé aux chaînes...
C'était évident. Après, on brode. il y a des recettes
pour imposer une ambiance... Le choix du sujet demande réflexion, mais après, c'est toujours plus ou moins la même méthode...
J'utilise différents effets d'éclairage, de texture, de transparence, de manière à respecter la cohérence de la collection.
Dans les cas où l'image ne s'impose pas d'elle-même, où ce
n'est pas évident, je laisse mûrir... Ensuite, souvent en conduisant d'ailleurs, la nuit, j'ai des idées... Parce que je ne
mets pas la radio et que c'est parfait pour réfléchir. Les images viennent d'elles-mêmes. On dirait qu'elles
surgissent de la route, ou bien du feuillage des arbres, des nuages, du ciel... Parfois même de la fourrure de mon
chat Rusty, qui est un gros chat de gouttière et qui me suit partout...
Tu travailles beaucoup à partir de photographies...
P.-O.T. : Oui, j'adore les objets. Souvent, j'en ramasse quand je me promène. Des pierres, des clous forgés, des plumes...
Ensuite, je les scanne ou je les photographie en numérique. Après, je les incruste dans les images, ou je les utilise comme sujet
de dessin en m'aidant de Photoshop.
As-tu une couverture favorite ?
P.-O.T. Non. J'aime particulièrement le travail que je fais pour Pocket Terreur. Plus récemment, j'ai fait les couvertures de La
morsure de l'ange (de Jonathan Carroll) et de la série des Jim Rook (de Graham Masterton), que j'ai beaucoup aimés. C'est vrai
que ces livres sont excellents. C'est sûr, ça aide ! Propos recueillis par David Camus. (Codirecteur de Collection Pocket Terreur)
©2000-Vivendi Universal Publishing.
Depuis, Rusty est au paradis des chats, et Sacha le remplace...
David Camus, quant à lui, est parti pour de nouvelles aventures...
Mais pour le reste, tout va bien. "Pourvou qué ça doure!"
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